Le projet proposé tente une résilience avec un site délaissé et pollué par une ancienne activité industrielle. Ne pas oublier, ne pas cacher, donner à voir, donner à la connaissance est notre devoir. Un travail de mémoire est la seule garantie de renaissance, de créativité pour un avenir avec moins d’erreurs. Raconter l’histoire des sols pollués, les signaler, les expliquer sera une ressource inestimable pour imaginer des nouvelles manières de faire. Beaucoup des sites sont considérés comme pollué parce que dans le sol, le sous-sol et éventuellement dans les eaux souterraines, il a été identifié des produits altérant ou compromettant leur qualité et leur bon usage. De plus en plus, en France comme ailleurs, on trouvera des terres polluées. Aujourd’hui, cette pollution est typique et commune, malheureusement, à tout ancien site industriel. Cette pollution étant susceptible de provoquer une nuisance ou un risque à long terme pour les personnes et l’environnement, il est important de ne pas oublier ces terres polluées, de nepas les cacher aux contemporains et aux générations futures. Et c’est pour cela que nous devons expérimenter, prendre soin de ces terres, les rendre à nouveau vivantes. Ce travail doit venir en appui des études des ingénieurs spécialisés dans le domaine, ainsi qu’aux communes qui doivent gérer des sites souvent abandonnés, avec une grande difficulté de reconversion. La démarche du Laboratoire du dehors, après diagnostic institutionnel sur l’état de pollution et la définition d’un cahier de charges, propose d’expérimenter sur le terrain des attitudes jardinières et des méthodes d’entretien pour faire évoluer les projets de phytoremédiation et pour faire évoluer la visibilité de ces sites. Cette démarche repose sur une hypothèse pédagogique que les sites pollués offrent d’expérimenter opportunément, c’est à dire la recherche des solutions de gestion économes aptes à construire progressivement une structure originale en transformant les lieux par des gestes jardiniers : déplacer ou réorganiser des éléments, stimuler ou contrôler l’installation spontanée des autres végétaux, diviser, bouturer, marcotter, tailler, rabattre, recéper, amender et soigner les sols, pailler, composter.
Le projet que nous avons réalisé est une première tentative, un drapeau blanc, un signe de trêve avec ces terres maltraitées. Il s’agit de construire un cheminement parmi la prairie en suivant parallèlement l’alignement des saules et en traversant le bois pour arriver au Canal. Ce cheminement a été construit avec des piquets en bois verticaux de chaque côté qui guident le visiteur depuis l’entrée jusqu’à l’eau. Les piquets sont disposés de manière discontinue, plus serrés à l’entrée et plus éloignés dès que nous traverserons le bois. Ils constituent visuellement une signalétique en dégradé. Le cheminement fait 3 mètres de largeur par 220 mètres de long. Il nous permet d’observer de tout près mais aussi de regarder au loin le site. C’est en détournant le regard vers Bataville qu’on voit le Canal. Le cheminement est une mise en scène paysagère de ces vues imperceptibles aujourd’hui, une liaison entre notre territoire, les étangs, les canaux et la forêt. Nous avons ainsi l’ambition de restituer au paysage de l’ancienne usine une nouvelle identité construite à partir de son territoire géographique et sensible.
Il nous permet d’observer de tout près mais aussi de regarder au loin le site. C’est en détournant le regard vers Bataville qu’on voit le Canal. Le cheminement est une mise en scène paysagère de ces vues imperceptibles aujourd’hui, une liaison entre notre territoire, les étangs, les canaux et la forêt. Nous avons ainsi l’ambition de restituer au paysage de l’ancienne usine une nouvelle identité construite à partir de son territoire géographique et sensible.
DONNÉES
Commanditaire : «Nouveaux commanditaires» initiée par la Fondation de France, médiation-production, association «À demeure», représenté par Valérie CUDEL
Équipe de réalisation : Laboratoire du dehors avec Simon Denise, Alexis Feix, Camille Frechou, Robin Weicherding, Antoine Hibou Cwancig avec la collaboration scientifique de Geoffroy Séré, Docteur, Ingénieur Géologue, Maître de Conférences de l’Université de Lorraine/ENSAIA, Laboratoire de Physique du sol, Nicolas Charrondiere, Sophie Genneviève, et Aurelie Jaillet, étudiants de 3e année de l’École Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries Alimentaires de l’Université Lorraine
Œuvre de Préfiguration
Bataville. 57770 Moussey