Scène nationale créée en 1991 à Calais et dirigée par Francis Peduzzi, le Channel s’est installé depuis 1994 dans les anciens abattoirs situés à l’entrée de la ville. En 2001, la décision est prise de reconvertir l’ensemble du site, la réhabilitation est confié à Patrick Bouchain et Loïc Julienne, architectes.
Sans un sol aucune plante ne peut vivre. Pas d’une manière continue et stable, en tout cas. Aux Abattoirs de Calais, il faut découper la couche bitumée pour retrouver le sol. Le sol se présente aux plantes comme le milieu physique où elles pourront fixer leurs racines et comme un milieu chimique où puiser leurs sels nutritifs. L’humus est le résultat de la décomposition spontanée des animaux et des plantes que le sol accueille. Pour protéger et fertiliser le sol fraîchement redécouvert des Abattoirs un paillage devra être installé tout autour des plantations.
Des végétaux grimpants ont été plantés tout le long du mur d’enceinte. Ils ont été palissés sur des bardages tressés en bambou contre le mur.
Au début du chantier deux arbres ont été plantés pour fêter le commencement des travaux et le renouveau du site. Nous avons pensé que deux arbres étaient mieux qu’un seul pour dresser sous leur branchage, une table d’invités, ou tendre une corde à linge, un hamac. L’arbre que nous avons choisi de planter est une plante dioïque. C’est-à-dire une plante qui nous ressemble : chaque sexe est porté dans des sujets distincts. Broussonetia papyfera est le nom botanique de l’arbre que nous avons choisi de planter. Les deux arbres ont été plantés en novembre 2006 et paillés avec des déchets verts données par les espaces verts de la Ville de Calais. Au printemps nous avons eu la surprise des quantités des arbustes divers qui sont apparus spontanément par bouturage des tiges après le paillage de plantation. Nous trouvons des Sureaux, des Cornouillers, des Catalpas, des Saules, des Graminées, des Millepertuis, des Groseilliers, des Symphorines, des Chèvrefeuilles arbustifs et aussi quelques vivaces comme la Menthe panachée et la Consoude.
Tout près des deux arbres, le Pavillon végétal est une maison étanche et accueillante. Elle est le seuil qui nous montre que nous sommes arrivés chez nous mais aussi le lieu où nous accueillons les autres. Construite comme un grand nid de branchages qui protège et invite à y rester. Le Pavillon est recouvert en façade et en toiture par un matériau de construction élémentaire, simple et solide, la poutre métallique. Celle-ci est disposée comme de multiples étagères tout autour de la maison. Ces multiples lieux, selon leur exposition au soleil, au vent et à la pluie, pourront accueillir toute une végétation différente. Une végétation plantée, une végétation semée, une végétation qui viendra toute seule grâce au vent et aux oiseaux.
Dans le Pavillon des plantes, les plantations ont été réalisées en Novembre 2006. Les étagères à hauteur de vue, pas plus hautes de 1 mètre, tout autour du Pavillon, présentent l’intégralité de la collection des plantes.
Les étagères «Collection» représentent 248 taxons différents. Les 248 taxons de la réserve de la collection des façades Nord, Ouest et Sud sont représentés par 2976 plants.
DONNÉES
Maîtrise d’ouvrage : Patrick Bouchain, Loïc Julienne architectes
Le Channel. Scène Nationale. 173 Boulevard Gambetta. 62102 Calais
