Sol en ville

Installation pour l’exposition «Nouveaux paris. La ville et ses possibles»  Le sol en ville est une accumulation de poussières, de pollutions et de débris de toutes sortes. Ce sol mince se loge entre les interstices de deux dalles dans la rue, dans les failles du bitume, dans les fentes d’un vieux mur. Le sol de la ville est fréquemment perturbé par des piétinements répétés, mais aussi par le vent, la pluie et la sécheresse en été, qui vont empêcher les plantules des arbres ou des arbustes de se développer. Seulement quelques plantes vont pouvoir s’installer, ce sont souvent des plantes annuelles à croissance rapide, édifiant une biomasse importante en peu de temps. Elles ont une grande fécondité, un pouvoir germinatif élevé, une grande plasticité écologique et résistent à la sécheresse comme à l’excès d’humidité. Dès que l’homme n’intervient plus dans un endroit en ville, c’est la nature qui reprend.

Tout ce qui est délaissé par l’homme devient une surface d’accueil pour les plantes. Mais pas n’importe quelle nature, cette nature en ville le représente, elle est là à cause de lui. La ville est un écosystème avec une identité spécifique : les hommes qui l’habitent. C’est la dimension humaine qui donne à l’écosystème de la ville toute sa richesse et sa singularité. Les observations des conditions écologiques d’un endroit déterminé peuvent expliquer pourquoi les plantes peuvent y vivre, mais l’observation d’un sol ou d’un climat n’explique pas pourquoi ces plantes sont venues s’installer là. Qui a ramené cette graine qui a pu germer dans cet endroit, d’où vient elle ? Sa présence en ville ne peut s’expliquer qu’en racontant l’histoire des hommes qui l’habitent.

DONNÉES

Commanditaire : Commissaire scientifique Nicolas Michelin
Equipe de réalisation : Liliana Motta
Photographe : Liliana Motta

Pavillon de l’Arsenal. 75004 Paris. Du 17 mars au 12 juin 2005